Pour la troisième édition de ce Grand Prix des Etats-Unis « moderne » à Indianapolis, les Ferrari monopolisent la première ligne. Elles sont les favorites logiques de cette course et comme l'a indiqué Schumacher, il n'a plus à s'effacer pour Barrichello puisque s'il gagne, Rubens devient automatiquement vice-champion du monde. Ce serait alors la totale pour Ferrari cette année, avec le titre constructeurs et les deux premières places au championnat pilote.

      Avant d'en arriver là, il y aura 73 tours à parcourir et une belle bataille pourrait avoir lieu. Avec une ligne droite de 23 secondes à pleine charge, la fiabilité des moteurs sera mise à rude épreuve. Et la température est élevée, la plus forte du week-end puisqu'il fait déjà plus de 25°C dans l'air et 35°C sur la piste, avec un ciel entièrement bleu et un soleil rayonnant.

      Les 20 pilotes se sont installés normalement sur la pré-grille de départ et à 12h45 tout le monde est présent pour prendre le départ du tour de formation donné à 13h. Ce tour se passe sans encombres et à 13h02, les pilotes sont de retour sur la grille, les feux rouges s'allument et s'éteignent. Bon départ de Schumacher devant Barrichello, Coulthard, Ralf, Montoya, Trulli, Raikkonen, Villeneuve, Heidfeld et Fisichella.

      A la fin du premier tour, les deux Williams s'attaquent et Ralf part en tête-à-queue au premier virage, arrachant son aileron arrière en touchant Montoya qui part dans l'herbe et repart 7^ème. Patrick Head est fou furieux. La voiture de Montoya a-t-elle souffert ? Apparemment non. Ralf est reparti dernier et rentre aux stands pour faire changer son aileron en une minute et 10 secondes. Il est à plus d'un tour maintenant. Salo et McNish sont également en pleine bagarre.

      Après quatre tours, Schumacher mène d'une seconde devant Barrichello et quatre sur Coulthard. Trulli est 4^ème et se maintient devant Raikkonen. Au 7^ème tour, Sato passe Frentzen et l'emmène loin ce qui profite à Button derrière qui gagne deux places. Les Ferrari s'échappent à raison d'un peu moins d'une seconde au tour. Trulli suit le rythme de Coulthard et Villeneuve celui de Raikkonen. A l'arrière du peloton, Yoong tient le rythme du peloton Irvine ? Panis ? Webber et précède même De la Rosa. Ralf est encore très loin de revenir sur eux, il est à plus d'une minute des derniers.

      Dans le 12^ème tour, Panis parvient à se débarasser d'Irvine, ainsi que Webber. Au tour suivant, Villeneuve passe Raikkonen pour le gain de la 5^ème place. Panis met maintenant la pression sur McNish. A l'avant Coulthard est à 12 secondes du duo rouge. Schumacher signe le meilleur tour en 1.13.919 dans le 14^ème tour. Panis double à l'aspiration McNish et il devient 14^ème. Schumacher tourne en 1.13.853 au 15^ème passage, derrière Barrichello arrive à suivre, il est toujours à une seconde de son chef de file. Par contre l'écart avec Coulthard se creuse davantage.

      Au 16^ème tour, Schumacher est en 1.13.725. Montoya était toujours 7^ème, il passe Raikkonen pour le gain de la 6^ème place. Kimi semble avoir un gros problème de vitesse de pointe depuis que Villeneuve l'a dépassé. C'est 1.13.529 pour Michael au 17^ème tour. Dans le 19^ème tour , Barrichello signe 1.13.395 et Irvine repasse Webber. De la Rosa passe Yoong tandis que Schumacher est en train de prendre un tour à Ralf, revenu dans les roues des derniers et prêt à entamer sa remontée.

      Au 21^ème tour, le premier arrêt est pour Olivier Panis qui repart dernier. Schumacher profite du dépassement des retardataires pour porter l'écart à deux secondes sur Rubens. Coulthard est à 22 secondes, Trulli à 24, Villeneuve à 26. Schumacher signe le meilleur tour en 1.12.758 au 25^ème tour. Villeneuve ravitaille et repart 12^ème. Sato rentre au 26^ème tour, il est également sur une stratégie de deux arrêts? comme Schumacher qui s'arrête au début du 27^ème tour. Barrichello prend la tête, Schumacher repart 2^ème juste sous le museau de Coulthard. Barrichello s'arrête au tour suivant? et repart lui aussi devant le pilote McLaren.

      Dans le 29^ème tour, la Jaguar de Pedro de la Rosa est au ralenti. Il abandonne, voiture en fumée. Jarno Trulli rentre pour ravitailler, il était 4^ème. Son arrêt est très long avec 12 secondes d'arrêt et beaucoup d'essence, il ne peut faire qu'un arrêt si c'est une stratégie décalée. Button ravitaille au 30^ème tour comme Frentzen. Trulli est reparti 7^ème juste devant Villeneuve qui lui a mis la pression sur un gros freinage un peu suicide ! Schumacher mène devant Barrichello, Coulthard, Montoya, Raikkonen et Fisichella.

      Juan-Pablo Monotya s'arrête au 32^ème tour, il repart 6^ème devant Trulli et Villeneuve. Bien joué pour Williams. Villeneuve passe Trulli au freinage et passe 7^ème. Parmi les leaders les deux McLaren ainsi que Fisichella n'ont pas encore ravitaillé. Schumacher mène de trois dixièmes sur Barrichello et de deux secondes sur Coulthard. Les Ferrari ne cherchent curieusement pas à creuser l'écart, tournant seulement en 1.15. Le trafic dense les gêne beaucoup dans cette tâche.

      Giancarlo Fisichella ravitaille au 38^ème tour et il repart 9^ème. Coulthard tient toujours le rythme des Ferrari qui tournent maintenant en 1.13.5 environ. Mais David doit encore ravitailler? tout comme les Ferrari pour leur deuxième arrêt. Mark Webber rentre dans son garage au 41^ème tour avec un problème mécanique. Coulthard effectue son pitstop au 42^ème tour, il laisse la 3^ème place à Raikkonen qui n'a pas ravitaillé non plus. Montoya est toujours 5^ème devant Villeneuve qui a pris 10 secondes d'avance à Trulli.

      Au 43^ème tour, Raikkonen ravitaille, il repart en 6^ème position. Schumacher mène de deux secondes devant Barrichello, Coulthard est à 35 secondes, Montoya à 4, Villeneuve à 50 et Raikkonen à une minute. Ralf effectue son arrêt au 45^ème tour, il repart en 18^ème et dernière position. Seuls Webber et De la Rosa ont abandonné pour l'instant alors qu'il reste 28 tours à parcourir. Au 48^ème passage, Alex Yoong voit son moteur exploser à la fin de la ligne droite, le moteur Asiatech libérant d'énormes volutes de fumée.

      Chez Ferrari on prépare à se ravitailler, c'est Schumacher qui le fera au 49^ème tour. Il repart en 2^ème position, une douzaine de secondes devant Coulthard. Heidfeld effectu également son second arrêt. Barrichello s'arrête au tour suivant, il repart logiquement en deuxième position. L'arrivée du Grand Prix devrait se faire dans cet ordre, sauf événement imprévu. Frentzen et Panis, 14 et 15^ème, ravitaillent également. A la sortie de son arrêt, Heinz-Harald part à la faute et passe par un bac à graviers. Dans le 51^ème tour, Raikkonen explose son moteur Mercedes, ce qui permet à Trulli d'entrer dans les points. Villeneuve, alors 5^ème, rentre pour son deuxième arrêt et repart 6^ème.

      Schumacher mène à ce moment avec 2 secondes d'avance sur Barrichello, 16 sur Coulthard, 24 sur Montoya, 52 sur Trulli et 57 sur Villeneuve. Fisichella est 7^ème, à 13 secondes du pilote québécois. La fin de course est une procession et il ne se passe rien dans les quinze derniers tours, il n'y a même pas de bagarre pour des places d'honneurs. Montoya s'est bien rapproché de Coulthard mais il manquait encore 3 secondes et quelques tours...

      Et c'est un incroyable rebondissement sur la ligne ! Michael laisse passer Rubens ! Il va falloir des explications. La Scuderia Ferrari signe son huitième doublé de la saison, la quatrième victoire de Barrichello cette saison. Barrichello gagne largement (trop ?) sa place de vice-champion du monde, les objectifs sont donc atteints à 100% pour ce Grand Prix chez les rouges. Mais la polémique... On n'est même pas sûr encore que Ferrari l'ait fait exprès car il n'y a que 11 millièmes sur la ligne. Barrichello confirmera en conférence de presse que Michael lui a bien fait un cadeau non prévu, laissant le sort de la ligne faire son office. Coulthard complète le podium et Montoya finit 4^ème. Trulli engrange encore deux points pour Renault et Villeneuve en ajoute un à son compteur personnel.